Comment impliquer et inciter les employés à participer activement à leur santé et sécurité au travail?
Si l’on retrouve souvent dans les entreprises de nombreuses politiques en matière de SST, des comités, des affiches de prévention, des règlements ou encore des formations conformément aux exigences de la CNESST, il arrive parfois que les employés semblent indifférents, voire quelque peu désengagés envers leur propre santé-sécurité.
Récemment, différentes études* se sont attardées à ce phénomène et proposent des pistes de solution fort intéressantes : la culture SST et la responsabilisation des employés.
Alors, comment passer d’un stade réactif à un stade interdépendant de la courbe de Bradley?
La culture SST, un outil puissant de prévention
Imaginez une entreprise où tous les employés veillent activement à la santé et à la sécurité au travail. Maintenant, imaginez que ces valeurs sont si ancrées dans les méthodes de travail et dans le discours de vos salariés, qu’elles font partie du quotidien de chaque employé.
C’est ce qu’on appelle la culture SST.
Dans un tel cas, chaque membre voit la santé et la sécurité comme des valeurs prédominantes dans l’entreprise. Ses comportements sont sécuritaires et il se sent concerné par ces enjeux.
L’employeur ne devient plus le seul acteur impliqué, c’est une affaire collective!
Ce phénomène est bien présent chez certaines entreprises où la culture SST est développée. Par définition, la santé et la sécurité au travail font partie de la culture organisationnelle : les pensées, les façons de faire, le collectif et les valeurs de l’entreprise. Plus cette culture est forte, plus elle influence les employés. Alors une entreprise qui valorise la santé, la sécurité et le bien-être au travail remarquera des comportements responsables chez ses employés.
Mais comment repérer une culture SST?
C’est simple, il est possible de repérer une culture SST par de nombreux signes :
Un employé s’apprête à travailler avec son casque de sécurité, tandis qu’un collègue lui dit agréablement qu’il a eu une bonne idée de le porter pour sa sécurité;
Les employés proposent des moyens de prévention à leurs supérieurs;
Les employés d’expérience informent les nouveaux travailleurs des méthodes de travail sécuritaires;
Le milieu de travail est propre, sans objet encombrant;
La sécurité est une valeur partagée par les membres de l’entreprise, employés et gestionnaires confondus;
De nouvelles obligations liées à la loi 59 (Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail)
Comme nous l’évoquions dans un précèdent article, avec l’entrée en vigueur de la loi 59 qui vient entre autres légiférer sur les nouveaux mécanismes de participation, beaucoup de nouveautés sont à noter sur ce sujet :
Les entreprises dont le nombre de travailleurs est supérieur à 20 doivent maintenant mettre en place un comité en santé-sécurité au travail, ce qui peut représenter un défi de taille pour les entreprises avec peu d’expérience en la matière;
Les entreprises de moins 20 travailleurs devront, à défaut de ne pas mettre en place un Comité Santé-Sécurité, nommer un Agent de liaison en santé-sécurité afin qu’il prenne en charge la SST dans l’entreprise. L’idéal est d’enlever les barrières à la responsabilisation et à la communication. La santé et la sécurité au travail doivent être l’affaire de tous et de chacun.
Comment implanter une culture SST et responsabiliser les employés?
Promouvoir les comportements sécuritaires
Comme l’explique Gilbert Guérin, Conseiller en santé et sécurité au travail chez Santinel, notre expérience nous mène à penser qu’une manière efficace sur le long terme de promouvoir la SST auprès des employés est d’encourager les bons comportements directement auprès de ceux-ci, et ce parallèlement aux efforts conventionnels d’identification et de réduction des risques engendrés par des situations dangereuses. Il s’agit donc d’influencer le comportement des plus délinquants en promouvant le comportement des employés exemplaires. Ainsi, si l’on augmente la quantité de bons comportements, ceux-ci auront tendance à prendre naturellement la place des mauvais comportements.
Contribuer à implanter une culture SST dans son entreprise
La santé, la sécurité et le bien-être doivent être des valeurs tangibles pour les travailleurs. C’est pourquoi la direction doit encourager les initiatives de ses employés. Elle doit les impliquer, les informer et laisser place à leurs propositions. À titre informatif, les initiatives doivent viser à prévenir, à contrer ou mieux encore à éliminer les situations dangereuses dans le milieu de travail.
À l’opposé, si un employeur refuse catégoriquement les propositions de ses employés, ceux-ci ne verront pas l’intérêt et finiront pas s’en désintéresser. Il faut donc une part de délégation et une confiance de l’employeur envers ses employés. La confiance qui leur sera accordée les encouragera à prendre action et à s’intéresser collectivement à leur santé et à leur sécurité.
Les employés doivent aussi se sentir responsables de leur propre sécurité et de celle de leurs collègues. D’ordre général, plus le taux d’engagement chez les travailleurs est élevé, plus ils adhèrent eux-mêmes aux mesures de prévention Ils ne les perçoivent pas comme des directives, mais bien comme des moyens de valorisation. Après tout, c’est leur sécurité qui est en jeu! Ils en sont conscients et utilisent leur raison pour prendre des initiatives. C’est là ce qu’on appelle une culture proactive en SST.
La santé et la sécurité au travail : un dernier conseil
La responsabilisation et la culture SST sont de plus en plus populaires au sein des entreprises. Certaines misent donc davantage sur ces moyens de prévention. En effet, l’implication active des travailleurs combinée à l’engagement de la direction devient un outil puissant de prévention. Pour un résultat maximal, il est également possible d’inclure un partenaire externe comme Santinel. Les formations, les conseils et l’accompagnement sont tous des services accessibles pour les entreprises et leurs employés.
*Edgar H. Schein organizational culture and leadership
*Michel Pérusse. Pour une culture SST, la responsabilisation
